"J'ai frôlé la mort": victime et héros de l'attaque de la gare de Lyon, Christophe témoigne

"Ça va mieux, je me reconstruis". Christophe a été l'une des victimes, le 3 février dernier, de l'assaillant de la gare de Lyon, à Paris. Ce jeudi 9 mai sur BFMTV, trois mois après l'attaque, ce dernier raconte comment il est intervenu pour stopper l'homme, armé d'un couteau et d'un marteau.

"Je sais que ça va être très risqué pour moi, l'assaillant cherche à tuer puisqu'il m'assène plusieurs coups de couteau", explique ce dernier sur BFMTV.

Empreint d'émotion, ce dernier "entend" le fait d'être qualifié d'héros mais l'assure: "avant tout je reste la victime, j'ai frôlé la mort".

"L'agresseur était venu pour faire du mal"

Celui qui devait ce jour-là rejoindre "au ski" un ami de longue date revient par ailleurs en détail sur le déroulé de l'attaque, qu'il arrive aujourd'hui à évoquer, la voix toujours chevrotante. "J'arrive à raconter ce qu'il s'est passé mais toujours avec beaucoup d'émotion parce que le traumatisme a été violent et très grave", explique-t-il.

"J'ai une appréhension dès que je vois le sac en haut de l'escalator (...) et je me dis là il se passe quelque chose d'anormal", confie Christophe sur BFMTV.

Il poursuit: "Et là c'est difficile, j'entends une dame crier, je sais que je dois faire quelque chose, il était hors de question que je fuis. Je ne suis pas la seule personne qui soit intervenue, j'ai senti tout de suite que l'agresseur était venu pour faire du mal et pour tuer".

"La lame est passée très proche de la carotide"

Vêtements percés par les coups de couteau, violente blessure au niveau du cou... Le héros de la gare de Lyon se souvient également de la "bagarre" qui a éclaté dans la gare avec son agresseur.

"Dès que je vois l'assaillant en train de se relever, je me dis que c'est le moment d'intervenir. En une fraction de seconde, je saute sur l'assaillant, naturellement s'ensuit une bagarre, mais c'est beaucoup plus violent qu'une bagarre. (...) Mes vêtements sont percés au niveau de la poitrine, de la gorge, du coude. L'un des coups de couteau va me frapper dans le cou", partage Christophe.

"Ma principale motivation est de sauver des vies et effacer le danger. C'est après coup que j'ai réalisé que ma vie était en danger", poursuit-il.

Après avoir été blessé, l'homme se rend compte aujourd'hui d'être un miraculé. "J'ai échangé encore avec le chirurgien dernièrement, et il m'a dit que dans mon malheur j'ai eu une chance inouïe. La lame est passée très proche de la carotide, de la veine jugulaire et des deux nerfs qui sont reliés avec la langue".

Suivi "pendant plusieurs semaines" par un psychologue, Christophe a désormais un unique objectif: "retrouver la plénitude de mes moyens et surtout de mon esprit".